Qui est le gourou des Brigandes ?

Publié le par Fantômette

D'après une ancienne adepte :

Né près de Rouen en mars 1948, Joël Labruyère a mis longtemps avant de trouver sa place comme gourou, grand-maître, messie, metteur en scène, patriarche, chef de guerre pour sa très obéissante famille de jeunes adeptes.

Avant, c’était plutôt la galère mais un gourou a vite fait de transformer la vie la plus morne en épopée mystique. Le journaliste de Technikart, venu ces temps-ci faire un petit stage de deux jours dans la communauté et ayant témoigné pour Le Point, s’est amusé du délire en boucle, du monologue apologétique de sa morne existence pendant deux jours, c’est-à-dire quatre repas communautaires. Cela fait douze ans que cela dure : repas après repas, inlassablement, Labruyère injecte à ses adeptes silencieux et hypnotisés toutes les données de sa propre vie, en boucle. Radotage ? Non, surtout technique archaïque de transfert de données, pour que chacun participe du mythe, du grand corps de Labruyère devenu « groupe organique » à lui tout seul, intégrant tous ses adeptes dans sa propre vie et ne vivant plus que d’elle, transfusion permanente de sa vie et de ses problématiques de tous ordres à celle de ses jeunes zombies. Ils vivent maintenant totalement par lui, leur propre vie n’ayant aucune substance ou intérêt.

En réalité, la vie de Labruyère n’intéressera pas grand-monde car elle ressemble à une galère lambda pour qui atterrit en mauvaise posture dans ce monde. C’est une gloire maintenant pour lui de n’avoir pas fait grand-chose, avant de s’occuper des sectes des autres, puis de la sienne, car c’est un signe éminent de gnosticisme ! Il n’a rien fait ou presque, juste la frime d’un dandy hippie, un peu de guitare et de peinture, les filles quand il y en a, des petits boulots, un voyage en Inde pour aller s’ennuyer sur une plage à Goa avec une Anglaise. Quand il trouve une belle famille qui l’héberge et l’aide à vivre sans travailler, cela va mieux. Mais quand il tente des sorties, hélas, c’est pour déclencher des scandales avec des jeunes filles ou des dames séduites, et puis la tyrannie sur les autres ne passe pas. Alors, il s’enferme dans son garage et étudie toute l’histoire ésotérique et la Kabbale. Il faut dire que là, il n’a pas ménagé ses forces.

Ce bagage autodidacte en impressionnera plus d’un quand il sortira enfin de chez lui pour aller aider les sectes à se défendre des attaques de « l’État Inquisiteur » en 1996. Centraliser tous ces groupes marginaux éperdus dans leurs déboires avec l’État fut une épopée valorisante. Se faire inviter par les scientologues au « Celebrity Center » de Los Angeles fut un couronnement. Il ne rêvera dès lors plus que de la grande vie des sectes.

C’est une réussite, et il peut parader maintenant en robe de chambre (lire le Point), ou en Grand Dragon ; personne ne le contestera, comme un vrai gourou parvenu. Ses chanteuses se vantent de « chevaucher le Dragon », c’est-à-dire lui, Joël Labruyère, et cela console de tous les maux de ce monde. Mais dans l’autre ?

Publié dans Gourou et membres

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